Les élèves de 3èB ont travaillé en français sur le thème « Dénoncer un régime totalitaire ».
Après l’étude de Matin brun, nouvelle engagée de Franck Pavloff, ils ont été sollicités pour proposer une mise en voix du poème Liberté .
Puis, apprentis poètes, ils ont rédigé quelques strophes à la façon de Paul Eluard pour évoquer les valeurs questionnées : l’engagement, la citoyenneté, la résistance…
Nous partageons ci-dessous leur travail très réussi et même souvent bouleversant :
Liberté
Sur l’amour d’une mère
Sur l’inconnu d’un père
Sur une vie chamboulée
J’écris ton nom
Sur les barreaux de ma cellule
Sur les hurlements des prisonniers
Sur le son des sirènes
J’écris ton nom
Sur les colombes qui volent dans le ciel
Sur cette merveilleuse odeur de miel
Sur cette neige qui se transforme en grêle
J’écris ton nom
Sur la lampe merveilleuse
Sur les points « chantilleux »
Sur le bout du couloir
J’écris ton nom
Sur le mur du zoo
Sur les cages des oiseaux
Sur le grand arbre de la forêt
J’écris ton nom
Sur ces stupides règles imposées
Sur ces émotions cachées
Sur ces larmes chaudes mais tout aussi froides
J’écris ton nom
Sur ce secret caché
Sur les personnes qui sont là
Ne te cache pas »
J’écris ton nom
Sur cette personne qui t’aime
Sur cette personne qui te déteste
Reste toi-même, combats, ne te cache pas
J’écris ton nom
Sur ce secret caché plus qu’à moitié
A ces personnes présentes
Un grand merci
J’écris leur nom
Sur les ailes des colombes
Sur les nuages humides
Sur les gouttes de pluie
J’écris ton nom
Sur les oiseaux écrasés
Sur les plumes envolées
Sur les cadavres putréfiés
J’écris ton nom
Sur l’amour envolé
Sur le bonheur banni
Sur la joie existante
J’écris ton nom
Sur nos pleurs la nuit
Sur les blessures de mon corps
Sur mon coeur brisé
J’écris ton nom
Sur les petites rafales de vent
Sur les tempêtes et les ouragans
Sur l’orage destructeur grondant
J’écris ton nom
Sur les ailes d’un oiseau
Sur les barreaux de sa cage
Sur son envie de voler
J’écris ton nom
Sur le vert des feuilles de chêne
Sur le rouge vif du sang des Hommes
Sur les couleurs des arcs-en-ciel
J’écris ton nom
Sur les petits poissons brillants
Sur les grandes baleines bleues
Sur la mer, sur l’océan
J’écris ton nom
Sur les coups de feu qui résonnent
Sur les traumatismes vécus
Sur les blessures éternelles
J’écris ton nom
Sur l’espoir de mes parents
Sur le désir de ma famille
Sur les obligations de naissance
J’écris ton nom
Sur le temps qui s’écoule
Sur le mur qui s’effondre
Sur la véritable histoire
J’écris ton nom
Sur la coque du bateau
Sur les murs du tribunal
Sur le chemin du retour
J’écris ton nom
Sur les murs de la prison
Sur les vagues de l’océan
Sur le béton des routes
J’écris ton nom
Sur le carrelage des routes
Sur la table du salon
Sur le carrelage de la sortie
J’écris ton nom
Sur la terre battue
Sur les pavés de la ville
Sur le maïs des champs
J’écris ton nom
Sur la terre, les séismes
Sur les océans, les vagues immenses
Sur la nature, les arbres qui brûlent
J’écris ton nom
Sur le noir des nuits
Sur mon espoir endormi
Sur la clé de ma tristesse
J’écris ton nom
Sur ma gaieté endormie
Sur mon corps abîmé
Sur la peur éveillée
J’écris ton nom
Sur mon âme effondrée
Sur les mots de mon silence
Sur ma parole bannie
J’écris ton nom
Sur toute la haine de mon cœur
Sur l’amour de mes larmes
Sur mes pensées désirées
J’écris ton nom
Sur toutes les nuits
Sur toutes ces larmes coulées
Sur toutes ces pertes sentimentales
J’écris ton nom
Sur l’amour que j’éprouve
Sur l’amitié que je ressens
Sur le deuil que j’endure
J’écris ton nom
Sur tout le mal du monde
Sur chaque mot blessant
Sur chaque personne brisée
J’écris ton nom
Sur mon passé cabossé
Sur mon futur incertain
Sur mon dur présent
J’écris ton nom
Sur la serrure de la porte
Sur la porte qui se ferme
Sur l’odeur de la mort
J’écris ton nom
Sur le soleil qui se cache
Sur la lune qui se réveille
Sur les étoiles qui brillent
J’écris ton nom
Sur les prisons et les cellules
Sur les menottes et les parloirs
Sur la maltraitance dans les prisons
J’écris ton nom
Sur le lit de ma cellule
Sur le sol qui s’allume
Sur les menottes qui serrent
J’écris ton nom
Sur nos libertés bafouées
Sur nos droits retirés
Sur notre France dévastée
J’écris ton nom
Sur nos peurs constantes
Sur nos vies gâchées
Sur notre pays renversé
J’écris ton nom
Sur ton carnet d’écriture
Sur la pendule dessinée
Sur les tableaux présentés
J’écris ton nom
Sur ton secret révélé
Sur ton prénom effacé
Sur ta plume, encrée,
J’écris ton nom
Sur ma maison détruite
Sur les toits écroulés
Sur les murs morts
J’écris ton nom
Sur la rue déserte
Sur les magasins débordés
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la route de l’enfer
Sur la voiture solitaire
Sur les habitants en silence
J’écris ton nom
Sur la ville sans pouvoir
Sur la porte de l’église détruite
Sur la ville en silence
J’écris ton nom
Sur la cage de l’oiseau
Sur le hublot du bateau
Sur les barreaux de ta prison
J’écris ton nom
Sur les ailes d’un oiseau
Sur les barreaux de sa cage
Sur son envie de voler
J’écris ton nom
Sur l’amour d’une mère
Sur l’amour de jeunesse
Sur tout ce qu’on peut aimer
J’écris ton nom
Sur l’espoir de mes parents
Sur le désir de ma famille
Sur les obligations de naissance
J’écris ton nom
Sur son caractère
Sur son physique
Sur ses pensées
J’écris ton nom
Sur le chemin que je parcours
Sur les paysages que je découvre
Sur mon envie d’avancer
J’écris ton nom
Sur mes pleurs la nuit
Sur les blessures de mon corps
Sur mon cœur brisé
J’écris ton nom
Sur tous les coquillages ronds
Sur les roches ensoleillées,
Sur la mer bleue et ses reflets,
J’écris ton nom
Sur la tour Eiffel
Sur l’Arc de triomphe
Sur la Joconde
J’écris ton nom
Sur le murmure de la propagande
Sur le silence des villes ravagées
Sur le son assourdissant des bombardements
J’écris ton nom